Zocalo



 . . J’y rêverai peut-être en mourant…
 . . Qui ne peut que se perdre en un temps improbable

 . . J’ai le désir, ne serait-ce qu’un moment, d’un climat plus salubre, d’une place quadrillée de soleil où les hommes tiendraient debout dans le silence, aiguilles immobiles résolvant l’équation des heures

 . . Je voudrais sur ce banc de fer forgé, aller m’asseoir  pour lire à l’ombre un livre, l’ombre puissante des verts âhuacuahuitls

 . . De la terrasse surélevée d’un café de jade, porter  mes regards vers les ruelles à petits pavés ronds sans voitures ; vers les fleurs orange qui percent du feuillage des flamboyants, couleurs des bougainvillées,  jacarandas, acacias où jouent les écureuils ; vers les bouquets de ballons de polyester de rose et d’argent

 . . Je voudrais en faire le tour, m’en aller discourir avec lenteur, reconnaître chaque point cardinal sous le ciel bleu, et pour finir m’approcher de cet espace interdit ou presque – si n’étaient les enfants, là à trouver le passage – colonne musicale décorée, kiosque désert légèrement décentré qui s’anime lorsque la nuit met en scène le son inventeur de demain




Christian Guernes

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte