Minutes et figures

*




À six heures de Nice


Sur une affiche vieille parue voici bientôt un siècle, pliée en quatre et rangée pour l'oubli, par l'usure

Cette robe de lin noir que porte une jeune femme au visage blanc et doux coiffée d'un chapeau de paille, lèvres roses souriantes à peine et yeux baissés vers les mains d'une même blancheur, mains qui de rouge et de bleu tricotent un bas de laine – cette robe à hauteur du genou semble percée

Montant une jument de poils roux, balancée en cadence aux chocs sourds des sabots non ferrés, pour bride, un lien de mauvais chanvre dont se démet la cavalière (c'est le chemin journalier tant de fois parcouru) et suivie de ses chèvres brunes productrices d'un lait maigre et de goût fort qu'une servante, sa compagne maintient dans un baquet la tête droite, ou remplissant les deux outres, sacs de peaux cousues et jetés sur le garrot de l'alezane

Elle tourne le dos, indifférente à la mer qui écume sous le vent, aux montagnes là-bas couvertes d'oliviers, les beautés de son pays

Affiche de Calvi en Corse
Editions Clouet





Pyrrhon d'Élis


Pyrrhon, l'ami des Indes, comme il fait la toilette à son cochon de lait, chante au retour ce refrain d'Homère : « La masse des feuilles vaut la lignée des hommes »

Au fil des saisons d’en rajouter

Ce sont des guêpes, ce sont des mouches, Homère, des oiseaux piaillant aux frondes ensoleillées des bois

L'automne venant, la flamme faiblit, le désir s'évapore, tombe une cendre. Alors les hommes se dépouillent, ils se soumettent au vent qui les emporte

Quand l'hiver blanchit les routes, ils pourrissent, ils s'enfouissent dans la terre

Une embellie de printemps les suscite parfois, les recolore. Et pour un instant, pour un instant seulement, ils brillent dans la lumière

L'égalité d'humeur du philosophe Pyrrhon dans l'orage
Petrarca Meister (1485-1560)





Marco


« De la terre ou du ciel » 
Tel est le nom français des montagnes de Sugiu

Marco lorsqu'il descendit vers Quinsai nota que la rhubarbe y pousse en grande perfection et que le gingembre est bon marché. Ainsi pour un gros de Venise, quarante livres de frais et du bon

Il alla jusqu’à compter les six mille ponts de pierres qui surplombent les eaux de la cité. Deux galères pouvaient y passer de front

Il s'étonna du très grand nombre d'habitants, des grandissimes quantités de soie, de la sagesse des marchands, de la subtilité des hommes dans tous les arts, magiciens, philosophes et grands mires naturels

Mais de l'ouvrage maniéré des jardins inoubliables
Rien ne dit

Jardin de rocailles de la Forêt du Lion, 狮子林园
Shizi Linyuan (aménagé à partir de 1348)





Cublai


Il s'est fait construire un palais de marbre démesuré, embellie suprême au pays des orages d’herbes,
salles chambres corridors sont décorés de choses naturelles

Il se souvient des temps nomades
– au poing le gerfaut –

des courses après le vent, des chasses
le léopard en croupe en des plaines fortifiées où sont fontaines et rivières, prairies ou bosquets

Il y tient en pâture de grands cerfs et des hardes de biches. Tout un miroir de chevreuils qui aboient et qui sautent

Il quitte

afin d’échapper aux chaleurs des mois d’été,
le marbre pour la tente montée de bambous qu’il gardait autrefois en morceaux paquetés

Dehors dedans, une peinture –
de bêtes d’oiseaux d’arbres et de fleurs profuses – un toit soutenu par les pattes du dragon – des piliers dorés couverts d'un épais vernis –
et les bambous
fendus par le milieu et qui forment deux tuiles – de quinze pas et de trois palmes, que rien ni l’eau ne gâte

L'édifice est léger, tendu contre le vent par deux cents cordages tressés dans la meilleure des soies

Vers le nord, par les prés reverdis, les forêts de bouleau, il possède un haras de dix mille juments, là-bas trottant, aussi blanches que sont les neiges en hiver

Les membres seuls de sa lignée ainsi que les Horiat (honneur et privilège) pourront en boire le lait

Marco Polo - Le livre des Merveilles
Ménagerie du grand Khan - XIVème siècle
Marco Polo - Le livre des Merveilles
Chasse au léopard - XIVème siècle




Les Tagides


Portugal, tu n'as pas su garder tes richesses comme savent faire les anglais qui tant manient le bâton à phynance, mais tu as bien d'autres beautés, casa do bom café
Ils vinrent à Praia da Rocha de Faro. Ils ont bu tes portos, fils aimés de Vénus, découvreurs des rotondités de la terre

Eanes franchissant l'infranchissable Bojador
Dias que la tempête emporta vers le rugissement des Sud, et au retour qui découvrit le passage. Il ouvrit la voie à
Gama ramenant de Calicut, girofles, muscades, le poivre ardent et la fleur séchée de Banda

« Não há certeza doutra, mas suspeita »

Cabral avec sa flottille de treize caravelles, et le bon millier de lisbonnins, ont-ils vraiment découvert le bois Brésil le jour de Santa Cruz ?
Magalhães malgré la traîtrise de son roi fera le grand tour, ou du moins en son nom Del Caño pilotant « La Victoire »

Portugal qui donna portulans, yeux, et corps et vérité, souviens toi des leçons du vieillard. Avait-il raison, avait-il tort ?
Si l'antique royaume se dépeuple un autre en son for viendra né des forêts exubérantes. Tel est le destin de feu de l'homme, estranha condicão !

Gens humana ruit per vetitum nefas

E vós, Tágides minhas, pois criado
Tendes em mi um novo engenho ardente
Luís de Camões





Arcimboldo


Par ses offices, Arcimboldo le maniéré, Grand Maître des Artifices à la cour des Habsbourg, Gardien des Wunderkammern où rivalisent l'insolite et le baroque
Mais peintre jardinier de visages énigmatiques

Arcimboldo vit-il surgir un homme en un masque de fruits aux alentours de l'année quinze cent quatre-vingt onze
Ou bien le peignit-il se dispersant, dernier fragment suggestif du corps décomposé, homme que la matière a dévoré ?

Giuseppe Arcimboldo
Portrait de l'empereur, Rudolf II en Vertumne
(1590-1591)





Les énigmes d'Érasme


J'aime cette chambre printanière, son dallage aux étoiles et soleils de zelliges. Regarde ces murs

Tous les arbres qu’on voudra, d'essences distinctes, y sont peints, et les êtres et les oiseaux d'espèces rares ou connues par quelque étrangeté

– Que dit cette chouette qui se cache là-haut ?

– Elle nous parle en grec : "Sois prudent, dit-elle. Je ne vole pas pour tout le monde". Ici, un aigle déchire un lièvre, près d'un scarabée vit un roitelet, ennemi mortel de l'aigle

– Et l’hirondelle que tient-elle dans son bec ?

– Un brin de chélidoine qui te rendra la vue

– Et le caméléon changeant, allant et venant de terre, le mot qui le nomme est un lion !

– Gueule béante, il secrète un venin et plante sa langue comme figuier sauvage

– Qui est donc ce joueur de flûte ?

– Un chameau débauché, un singe magot qui nous joue du pipeau

Hans Holbein le Jeune
Portrait d'Érasme (1523)





Bakin


Sous un faible éclairage – sous le halo de sa lanterne ronde, la nuit tombée, Bakin voulut recomposer son Hakkenden

Personne dès lors n'osa plus venir le déranger. La mèche à huile qui crépitait parfois, le chant d'un grillon ressorti du silence occupaient seuls cette longue nuit d'automne

Presque imperceptible au début, un point lumineux remua dans sa tête …une, dix, vingt lignes. A mesure que le pinceau traçait les signes, le petit point lumineux augmentait de volume

Il savait d'expérience ce qui allait advenir. Il se tint sur ses gardes et surveilla scrupuleusement l'avancée des caractères

L'enthousiasme est la mèche d'une flamme qui brûle. Si l'on ne sait la préserver, elle s'éteint dans l'instant. « Ne te presse pas, approfondis ta pensée, chuchota Bakin, retiens la main qui devance la pensée ! »

Mais déjà dans sa tête, le petit éclat de ciel de tout à l'heure devenait plus grand, une coulée de lumière, une voie lactée sous la voûte noircie l’entraînait, plus rapide qu'un fleuve, plus redoublé de force qu’un torrent

Ses oreilles n'entendaient plus le chant du grillon, ses yeux ne craignaient plus le peu de clarté de la lampe. Son pinceau allait, souple et rapide

Bakin écrivait, courbé sur son plan de travail, penché comme un lutteur, avec acharnement

d'après Akutagawa Ryûnosuke

Illustration du Nanso Satomi Hakkenden
de Kyokutei Bakin (1767 - 1848)






ICI


Jamais il ne fut inventé le pays des hommes composé de tous les jours et des nuits, que ce soit par les dieux ou les démons revers peut-être
Il n'y a qu'un petit peuple de gens ordinaires, vous, moi, aussi notre voisin probablement. C'est bien insupportable

C'est insupportable qu'ils aient envahi ce pays les hommes ordinaires.
Mais où habiter, où ? …ailleurs ?
Impossible d'y vivre
Rien n'existe, ailleurs… que le désert
Or, vous le savez
Il est plus difficile de vivre dans le pays désert que dans le pays des hommes

Puisque partir nous ne pouvons, puisque rester il le faut bien, faisons en sorte qu'il devienne – ici – un tant soit peu
Confortable,
Que soit la vie éphémère un court laps de temps
Vivable

Une voix de poète se déclare ainsi. Du peintre sur la feuille une trace, un dessin. Ceux-là sont précieux

Qui apaisent le monde
Et enrichissent le cœur des hommes



Natsume Soseki Oreiller d'herbes (1906)
Illustration Hattori Aritsune





Une lettre de Van Gogh, été 1888


Le blanc d'un mur blanc contre le ciel, cru et dur s'exprime à la rigueur et de façon étrange par le blanc cru, et ce même blanc rabattu s'exprime par un long rendu. Le ciel même, le mur blanc le recolore d'un ton fin-lilas

Encore qu’il soit naïf ce paysage !

Censé représenter entièrement une cabane blanchie à la chaux (l’orange des terrains pavés, les cercles dans le ciel du midi et la méditerranée provoquent cet orangé d'autant plus intense que la gamme des bleus est plus montée de ton)

La note noire de la porte et celle aussi des vitres, la note noire de la petite croix du faîte

Elles y font toutes simultanément contraste

Que ce serait drôle une femme habillée d'une robe carrelée noir et blanc dans ce même paysage orange primitif, un ciel bleu une terre orangée, que ce serait drôle à imaginer

En Arles justement, il y a souvent de ces femmes qui portent du carreau noir et blanc

L'effet de couleur du blanc et du noir provient de cas où la couleur se considère. Ainsi leur contraste est plus piquant que le rouge par exemple



*

Vincent van Gogh (été 1888)
Cabane aux Saintes-Maries-de-la-mer
Femme à l’ombrelle





Lever dans la nuit

Après avoir haché de sang le foin des meules, amoncelé un charbon de collines, rendu vert le ciel et rondi la lune, il déposa son attirail (plus aucun soleil ne brillait plus) à l'exacte position de onze degrés au dessus de la ligne d’horizon

L'az-samt, c'est le chemin, c’est l'angle dièdre qui se tient entre le midi vrai et le plan de l'astre, c’est l'azimut qui se mesure au théodolite

Il avait situé le tout à cent dix-neuf degrés et quarante et une minutes


***

La folie de son geste irréfléchi incontrôlable dût se produire entre vingt heures cinquante-quatre et vingt et une heures vingt-huit, fin de l'éclipse

Depuis sa fenêtre, à pleins tubes, il nota pré-cisément chaque détail de la scène comme un relevé topographique, il en dégagea les structures comme aujourd’hui sait le faire une photographie aérienne. Puis il ingurgita en pleine crise, les couleurs de sa peinture

Cela lui coûta quelques soins supplémentaires dans son cloître à Saint-Paul de Mausole, et de quoi l'interdire jusqu'à la prochaine lune

Vincent Van Gogh
Paysage nocturne au lever de lune (13/07/1889)





Dans les chaumes du soleil


Le soleil de midi tourne en rond. Soleil pulsionnel, soleil ameuté de cigales. Ils allaient peindre ensemble les Alyscamps poudrés d'or – l'indien rêvant déjà des îles, d'une maladie de fleurs sauvages – le simple, lui, le forcené, l'apostat, d'un atelier, portes laquées d'un petit temple jauni de tournesols sous le ciel bleu très profond

En définitive l’indien partit. Quant à l’autre, Jacques affirme qu’il s'écroula blessé, coquillage de sang couché dans son plus beau tableau

Le chemin tire au vert, le train fume dans les champs

« Comme on les observe ici, gravement belles, sur d'anciennes photographies, à exprimer la tristesse et la solitude extrême, l’obstiné nous dit que la chaumière au toit de roseaux lui fait penser au nid d'un roitelet, de toutes vertus échevelées d'abri, le toit, le nid tourmenté, en forme de boule avec son ouverture en dessous, protégé de la pluie »

Et cela se vrille à la fin, noir comme un lierre. Une mer de blés jaunes envahis de corbeaux

Vincent Van Gogh
Champ de blé aux corbeaux (1890)





Dutilleux ces derniers temps


Ce qui les anime ce qui fait qu’elles songent c’est le rythme. Claquements sur excès accentuations

Les heures, les grandes plages sonores, les puissantes remontées qui battent

Le groupe est homogène des cuivres, des contrebasses divisées en trois rangs

Le monde est constamment sous la menace, le dérapage et la folie

Mémoire des ombres

Je doute que l'homme sur la terre améliore sa position. Quoiqu'il en dise quoiqu'il en pense, en dépit de quelques exceptions

Fugitives trois voix d’enfants

Une progression, une vague fondamentalement abstraite, du plus profond des cordes graves pour atteindre au paroxysme éclatant de la lumière

Dominante bleue, la trame de l'orchestre moins tendue

Un sentiment de doute, une interrogation, avant que n'apparaisse le mouvement d'horloge implacable qui ponctue

La partition



*

Tout un monde lointain d’Henri Dutilleux
Théâtre de Jouy





Einst dem Grau der Nacht enttaucht...


Lettres, lettrines, rotes d'écriture au calibre du vitrail, cursives inhumaines, ligatures kaléidoscopiques, chiffres prismatiques, petits carrés colorés qui vont trop vite, beaucoup trop vite, en bloc, jetés des deux côtés de la barre

Vif-argent, runes
Ou rehaut de peinture ? Attrapez le fil car

Jadis – surgi de la nuit du gris
Lourd devenu trop cher
Enforci du feu
Grossi de Dieu puis vaincu le soir

Forêt d'épouvante alors
Dans le bleu de l'éther
Echappé par-dessus les névés
Retrouvant les astres avisés – Jadis


Quand
De l'effacement des signes d'un coup d'aile le jeu des couleurs, indéchiffrables toujours, de cet abîme remonte.



*

Einst dem Grau der Nacht enttaucht Dann schwer und teuer und stark vom Feuer Abends voll von Gott und gebeugt Nun ätherlings vom Blau umschauert, entschwebt über Firnen, zu klugen Gestirnen.
(1918) Paul Klee





Le rythme des cyprès...


Vladimir Holan

Le rythme des cyprès qu’il entrevoit par la fenêtre est aussi effrayant qu’une grille rouillée sur le fond d’un ciel bleu dans un décor baroque

Parti des monts de Bohème pour une saison toscane !

Ici vécût Vladimir le Noir comme un grand arbre au plus près de l’orage. Son infinie détresse habitait la douceur des orgues

Autrefois, on pouvait entendre aussi les ambiguïtés chromatiques de Girolamo Frescobaldi grincer sous les voûtes

Paysage de Toscane (Val d'Orcia)





Euthymie


La nuit est fidèle à ses secrets. Dans les plis de sa robe se tiennent affections et terreurs

Elle est depuis toujours gardienne et se tiendra toujours, trois fois parsemée d'or, à la fourche des chemins invoquant sur les gelées d'avril une lune de soufre

Écoute aux alentours revenir les échos de sa voix

Elle a remué les airs légers aussi bien que les roches, désigné sans la moindre hésitation chacune des plantes par son nom, ressorti tout un pain de saveur de l'obscurité des eaux, elle a su inverser

l'en-allée des choses, et jusqu'au cours du monde

Maintenant que sa flamme s'apaise, vois comme elle a mis la force sous le joug, d'une pierre de discorde, elle a tué celui qui tue. Le sommeil lui-même a gagné l'infatigable

N’hésites pas, reçois le trésor de cette laine. Elle l'a conquis pour toi, ne trahis pas ta promesse...

Gustav Klimt - Hygie,
détail de la fresque « Médecine »
peinte pour le plafond de l’Université de Vienne (1901-1907)
et détruite par les nazis





Érinna


De cette époque incertaine jusqu’à aujourd’hui, deux mille quatre cent ans ont dû passé.

Érinna était connue (l’est-elle encore?) pour avoir écrit, à dix-neuf ans un livre de poèmes – poèmes de peu de pages mais d’une grande force

et de beaucoup de vie. Si sa vie fut plus vivante, elle mourut jeune. Elle mourut jeune à ce qu'on dit. C'est tout ce que nous savons d’elle

Jamais nous ne lirons aucun de ses poèmes, ni le moindre écrit... si ce n’est quelques fragments d’un papyrus :

… de toi, je gémis sous le poids d’un lourd chagrin. Et nos jeux tout chauds encore, resteront dans mon cœur à jamais ; les jeux hélas auxquels nous nous plaisions ne sont plus que cendres...

Asclépiade l’avait lu, En lui rendant hommage, il nous l’a dit ; mais de son doux travail, jamais ne nous a rien transmis

Simeon Solomon – Erinna of Lesbos
(England, 1886)









Porcelaine secrète


Et la quintessence pour des siècles fut perdue
On dit – c'est Zhao qui nous dit

Qu'elle sortit, ainsi qu'un trésor de céladon, d'une qualité de pâte et de glaçure aux couleurs éclatantes des fours de Yue

Les vers ineffables de Lu Guimeng parlent de verdure et d'émeraude
Ses longs poèmes antiques, bleu-vert ou dans les tons jaune et vert, louent de cette porcelaine la beauté secrète

Ainsi nous perdîmes pour dix siècles une clef, un savoir précieux qui ne fut pas retrouvé

En dépit des treize pièces toutes enveloppées de soie dans une boîte ronde peinte en roux de la crypte Famen où depuis si longtemps fumait la flamme d'un brûle-parfum

Porcelaine Yue de la dynastie des Tang

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte