Février


« Je suis sans couvert et sans lit,
Côtes ne connaissent que pailles
Et lit de paille n'est pas lit,
Et en mon lit n'est fors que pailles. »

S'il présente ainsi comme au théâtre, ouverte la maison l'étable et le blanc revers de janvier, à la grièche de l'hiver

C'est qu'intérêt peut-être il porte – aux pauvres gens

Les FRERES ont fait l'esquisse, le peintre est anonyme et n'a pas de vergogne

Que femme trousse un peu sa robe éclatante au feu, ce n'est pas moquerie

Quatre ruches de paille sommeillent, en ces temps le miel est précieux

Le toit est percé de la bergerie, s'entassent sous la neige. Près des fagots je vois une picorée hardie de corbeaux

Voici contre le froid mon conseil : souffle dans tes doigts, abats les arbres, frappe et conduis l'âne jusqu'au village

« Je suis sanz coutes et sanz liz,
N'a si povre juqu'a Sanliz. »

Février
Les Très Riches Heures
du duc de Berry
(1410-1485)

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte