Au temps, aimer


Les mots que je pourrais dire
voilent, en vérité et ne
retiennent

que l'objet du désir
de ta lumière

Qu'est-ce
qui tourne autour de toi et
qui flambe ?

Mais que puis-je
si ta présence est aussi forte

rien n'arrive et rien ne ressort
de ce point, semble-t-il

de ce corps

qui m'attire et me rejette
qui me fascine (quel dehors)

À quoi tient ta force d'être ici ?

toi, rien n'est vide tout est plein
moi, tout est vide et rien n'est plein

un tour encore et l'on s'en va
Christian Bonnefoi
Collage de papiers teintés
(2000)

Grand Cahier.746.Intérieurs, Extérieur Voix.004.D aurait dit.35

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte