Le musement de Perceval


L'oie blessée au cou avait saigné trois gouttes de sang qui répandues sur le blanc lui semblaient naturelle couleur.

Perceval vit les foulées de neige que l'animal avait laissées et le sang qui encore apparaissait.

Il s'appuya dessus sa lance…
– Celle fraîche couleur me semble être du visage de m'amie !
Tant il y pense que tout il oublie.

Était ainsi, à son avis, le vermeil sur le blanc posé comme les gouttes de sang qui sur le blanc apparaissaient. À regarder comme il faisait, il vit les couleurs nouvelles du beau visage de sa mie.

Perceval sur la goutte muse et toute une matinée resta ainsi
Qu'hors des tentes sortirent écuyers qui, rêver le virent, et crurent qu'il sommeillait.

« Fresque du printemps » de la Chambre Delta 2
à Akrotiri, Théra-Santorin 1600 av. J.C.

Grand Cahier.248.Chrétien de Troyes.001




Le musement de Perceval

La gente fu ferue el col
si seinna .iii. gotes de sanc
qui espandirent sor le blanc,
si sanbla natural color.

Et Percevax vit defolee
la noif qui soz la gente jut,
et le sanc qui ancor parut.
Si s'apoia desor sa lance, ...
Que la fresche color li sanble
qui est an la face s'amie,
et panse tant que il s'oblie.
Ausins estoit, an son avis,
li vermauz sor le blanc asis
Come les gotes de sanc furent
qui desor le blanc aparurent.
An l'esgarder que il feisoit
qu'il veïst la color novele
de la face s'amie bele.
Percevax sor la gote muse
tote la matinee et use
tant que hors des tantes issirent
escuier qui muser le virent
et cuiderent qu'il somellast.
L'oie blessée au cou avait saigné
trois gouttes de sang qui
répandues sur le blanc,
Lui semblait naturelle couleur.

Et Perceval vit les foulées de neige
que l'animal avait laissées,
Et le sang qui encore apparaissait.
Il s'appuya dessus sa lance…
- Cette fraîche couleur me semble être
du visage celle de m'amie !
Tant y pense que tout il oublie.
Était ainsi, à son avis,
Le vermeil sur le blanc posé
Comme les gouttes de sang furent
Qui dessus le blanc parurent.
En regardant comme il faisait
vit toutes les couleurs nouvelles
Du beau visage de sa mie.
Perceval sur la goutte rêve
Toute la matinée et reste
Tant ainsi qu'hors des tentes sortirent
Écuyers qui rêver le virent
Et crurent qu'il sommeillait.


Articles les plus consultés


à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte