Éparses

*


Cervo-jello



J'irai jusqu'au bout me disais-je

tremblotant vert
ou bien rouge indigo
J’avalerai

tout

mais j’aime mieux
Le spumante léger
d'un blanc d'Aunis

À l'hypocrite... jell-O sho('t)

Robert Rauschenberg
Creek
(1964)

Grand Cahier.445.Parallèle 37.029.Éparses.01 {•••}


Choisir



Vous demandiez embarrassé
vous vouliez, j’en suis sûr, des mœurs
des coutumes tout savoir

(avec les uns ou avec les autres – les hommes rester les femmes suivre – il fallut que je choisisse !

entre aller sur Union Square – ses boutiques clin- quantes, ou lire assis – locality in rocking-chair les titres d’un journal, je balançai)

Mais néanmoins je préférai
l’allure et la fête verbale
de vos charmantes comédies

Grand Cahier.448.Parallèle 37.029.Éparses.02 {•••}


Concours



Dans ce couloir de terre battue où je passais
il y avait foule,

une chaleur une poussière, des éclats de voix des souffles, et le désordre des sabots. Je commandai un cornet de frites

à ce braillard vendeur, sans jamais n’y rien comprendre – de ses proférations. Mais
ce fut une joie (cavalier) de l’a-
dresser ainsi

Sur les gradins de l'arène emportés par l’atmosphère, des spectateurs habillés en cow-boys, debout me bouscu- lèrent.

À leur choix, il fallait que j’applaudisse
– Truqué, dis-je !

Ah ! les chevaux blancs sur des kilomètres de
sable Ouistreham

Grand Cahier.449.Parallèle 37.029.Éparses.03 {•••}


On the road again



"Track, curios occasions Gifts souvenirs and EXXON"

Je poussais devant moi chevauchant par les collines de genêts,
aux reflets de nuages pâlis – noire,
la bête à museau blasonné de blanc, mon troupeau de vaches noires et blanches –

Prim'Holstein
Ô cow-boy attentif à la rôde de Charmey

La route est infinie autant que les falaises rouges qui la bordent

Grand Cahier.460.Parallèle 37.029.Éparses.04 {•••}


Maintenant



toujours ailleurs
et Sans nous,
le temps s’éparpille et
s’altère
parmi les grands
espaces

Avec nous,
étant donné l’auteur
vous n’avez pas le choix des armes
car c’est à force de mourir
qu’il nous arrive d’exister

Il ne vous reste d’autre
espoir
qu’en réchapper
par cœur

Paul Klee
« Marionnettes »
(1930)


Grand Cahier.427.Parallèle 37.029.Éparses.05 {•••}

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte