de Mishima à Okabe

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Mishima


La femme est endormie Cahote assise sur le bat de son cheval Rabattu l'homme au couvre-chef est endormi Porteurs sont fatigués jaunes les traits tirés
sur quatre étages de théâtre dans le silence de la nuit

sur deux niveaux de gris Silhouettes des arbres clairs Silhouettes qui voyagent

Ombres des lanternes
Myôjin d'un
torii

Mishima - La brume matinale (Asagiri)

三島



Numazu


Que regarde le tengu de Kampira près du bois de cryptomères Long nez yeux verts

et la femme et l'enfant qui chemine
aux abords du village Que voient-ils ? autre chose qu’une eau ou l’esprit des rivières Couleur de corbeau –

Irréelle nuit, énor-
me lune

Numazu - Le crépuscule (Tasogare zu)

沼津



Hara


Madame quand le givre couvre les flancs du mont Fuji Que la marche fatigue – fumer ainsi un peu d'herbes – fumer un peu d'herbes réconforte
débrunir l'horizon

au matin Héron blanc
dont les ailes sont

Grises

– Enlevez votre chapeau de paille, Madame / voulez-vous bien
faisons la pause

Hara - Le Fuji au matin (Asa no Fuji)



Kambara


Tout est étouffé Les sons disparaissent dans la blancheur de la nuit les flocons, ce mouvement de balance cette courbure
des corps Transis les pas qui progressent lentement

dans la neige Eclaire-moi Odawara Chôchin
sous les tristes vérandas

réchauffe-moi
Sake !

Kambara - Neige de nuit (Yoru no yuki)

蒲原


Yui


Il n'y a plus là que du vide – une chute des falaises Vous prenez les crêtes de … Satta-mine avant que ne soit construite la route de … Satta-tôge si périlleuse Voyez

le paysage de la baie
Sagami

le granite des rochers
Parfaites, quatre voiles carrées

et l’Espace très loin
du Fuji

Yui - Les crêtes de Satta (Satta-mine)

由井, 由比



Okitsu


Courage messieurs, soulevez-nous – soulevez ce poids, ce que nous sommes Soumo – avant le reflux des marées – passons le fleuve Okitsu

• N'allez pas renverser !
• Ne mouillez pas le bas de ma litière !
• À la bonne heure !

Nous pesons autant je sais
que ce que pèsent ces roches

cette tourmente

Okitsu - Le fleuve Okitsu (Okitsugawa)

興津



Ejiri


Autant de voiles, autant de mâts que de toits Il n'y a pas de bord à l'horizon – ni de vent

La pinède séparerait presque les
mâts les voiles mais

notre limite

notre infini C'est la robe de plumes

Ejiri (Shimizu) - Vue lointaine de Miho (Miho embô)

江尻



Fuchû


Je suis votre kumosuke Je ne suis vêtu que d'un pagne Je vous porterez
au-dessus de L'horizon est le trait d’un cangjie rassemblant les nuages Rangés sur des lis par milliers, indistincts par endroit prenant forme

Que craignez-vous
n’avez-vous pas payé le prix ?

… Il n'y aura pas de supplément
… À l'eau 
vous n'irez pas !

Coucou, du mont Shizukata

Fuchû - Le fleuve Abe (Abegawa)

府中, 駿府



Mariko


La maison de thé aux célèbres spécialités Qui apparaît ici a été chantée souvent Par les poètes et les romanciers de l'époque

On y mangeait la soupe à l'igname On y buvait

Pour vous en convaincre observez sur la colline dénudée
celui-là qui s'éloigne ou ceux-là
qui s'empressent

Sous l'auvent, près de l'arbre on y boit
un excellent sake

Mariko - Maisons de thé aux célèbres spécialités (Meibutsu chamise)

鞠子, 丸子



Okabe


à Utsu, vous prenez du repos
ce n’est pas inutile

Rondes sont les rampes des monts La courbe du torrent qui débouche du col

Avec deux gerbes de foin sur le dos
il chemine

et tout le haut du ciel et tout le cours qui va
c’est à se perdre dans les frondaisons

Okabe - Le Mont Utsu (Utsu no yama)

岡部

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte