Autopsicografia


O poeta é um fingidor
Finge tão completamente
Que chega a fingir que é dor
A dor que deveras sente.

E os que lêem o que escreve,
Na dor lida sentem bem,
Não as duas que ele teve,
Mas só a que eles não têm.

E assim nas calhas de roda
Gira, a entreter a razão,
Esse comboio de corda
Que se chama coração.


Autopsychographie

Le poète est un feigneur,
Il feint si complètement 
Qu’il finit par feindre, l’être de la douleur,
Douleur qu'il ressent vraiment.

Et ceux qui lisent ce qu’il a pu écrire,
Dans la douleur lue, ressentent aussi bien,
Non les deux qu’il avait éprouvées
Mais une autre, qu’ils n’éprouvent pas.

Et c’est ainsi que dans les rails des roues
Tourne, divertissant la raison,
Ce petit train à ressorts
Qu’on appelle le cœur.


Grand Cahier.627.Alentour de Soares.00

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte