Mais


ce qui gît là
ne pense et n'a rien
à voir (avec moi
qui pense) et le regarde

nulle séparation
nul évanouissement n'existe
que l'intime évidence
de la pure
sensation – que l'
étincelle d'un jour qui
feule et nous
griffe

mais la pensée
est
   (très construite de mots)
non l'instant
qui la précède

non
l'éveil
ou la vigilance
de l'animal – en vie
soucieux de sa préservation

          mais l'écart
devant la mort qui vient, et
vient toujours
Paul Cezanne
Nature morte au crâne
(1895-1900)


Grand Cahier.731.Intérieurs, Extérieur Voix.004.D. aurait dit.22

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte