Courbes du temps


j’ai ralenti de vivre car
étant éloigné, loin de vous
j’ai voulu savoir
quel serait le futur

je suis parti, il fallait que je parte pour que le temps se courbe
et qu’au tournant
je vois le monde sans retour

et si j’ai eu ma chance
et connu mon bonheur

– mes amis sans rancune,
et à toi non plus, toi
à qui j’avais tant voulu donner
et que j’ai perdue
– je n’ai rien pu dire

sur la route improbable
Ulysse est égaré

jamais ne reviendra
attendu de personne
disparue dans les brumes
Ithaque se dissipe
Vassily Kandinsky
Courbe dominante
(1936)

Grand Cahier.768.Intérieurs, Extérieur Voix.D. aurait dit.37

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte