Buisson de beauté


Faut-il que le rouge et le pourpre envahissent leurs joues, que leur parfum se perde au mont Calvaire ou sur les marches d'un temple aztèque. Faut-il que leur tête penche plus bas que terre

Honte, chagrin, tristesse sont le lot des fuchsias dont les fleurs naissent d'une goutte de sang tombé

Mrs Popple n'a jamais craint le froid, non plus qu'Alice Hoffman qui s'habille d'un rien, robe rose et blanche corolle, ou bien qu'Army Nurse (elle, c'est grand calice carmin et bleu col violet) ni simple Barbara

Mais doivent-elles s'exhiber ainsi par tous les temps, les formes ont-elles un psychisme caché ?

Comme le tronc ligneux et décentré (sombre où tout est mort-vivant) d'un prunier sauvage, comme la gueule carnivore à double pendentif et les traits tourmentés des rameaux sur le blanc cassé de la page

Egon Schiele
Fuchsienzweige (1910)

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte