Théâtre d'hiver


Même la rampe est débordée, – inondés, tous les étages, le carton de la roche est éventré

Soleil projecteur dans la grisaille, zébrures d'éclair. De la fureur sur le fond de la toile

Les barques de fortune ont chaviré, sont emportées d'un plan à l'autre. Noyées irrémédiables, les têtes enfoncées, les toits recouverts

À quelle planche de salut s'accrocher, à quelle hure ? Chaque anfractuosité loge un serpent ou le tronc d'un arbre dont les branches sont gelées

Peut-on sauver un peu de vie, attraper encore la main d'un enfant. Peut-être y a-t-il dans cette paroi de glace un refuge. À quoi sert-il de lutter à contre-courant, de jeter une prière inutile à la face déchaînée du ciel ?

Mais la ruse bien close d'une coque de noix, dure amande et féconde, poussière ou pollen, au fond, c'est bien plus tard

… Quand l’eau se fut rassise, aussitôt que l'idée …

Nicolas Poussin
L'hiver ou le Déluge
Les saisons (1660-1664)

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte