La malencontre
Chaque fois que j’ai voulu bâtir, en me servant du matériau de mes rêves, machinant par habitude ce beau symbole qui vise le grand autre,
Une béance chaque fois surgissant de cette immensité, ouverte plus avant me bousculait comme un pantin par le travers, comme une marionnette, un pauvre bout de chiffon ballotté par le vent
Je me trouvais à chaque fois un peu plus désarmé, vacant au hasard dans les rues, ne sachant plus quels étendards haut-hisser des prochaines batailles
Je n’ai pu retenir qu’une fleur
À chaque fois une fleur sanglante des marais, baignée d’une eau de clair de lune. Marchant avec difficulté, ignorant aveuglé, chaque fois m’enfonçant plus avant dans la boue et la tourmente des roseaux