(59ème intranquillité - 2)


La malencontre



Chaque fois que j’ai voulu bâtir, en me servant du matériau de mes rêves, machinant par habitude ce beau symbole qui vise le grand autre,

Une béance chaque fois surgissant de cette immensité, ouverte plus avant me bousculait comme un pantin par le travers, comme une marionnette, un pauvre bout de chiffon ballotté par le vent

Je me trouvais à chaque fois un peu plus désarmé, vacant au hasard dans les rues, ne sachant plus quels étendards haut-hisser des prochaines batailles




Je n’ai pu retenir qu’une fleur

À chaque fois une fleur sanglante des marais, baignée d’une eau de clair de lune. Marchant avec difficulté, ignorant aveuglé, chaque fois m’enfonçant plus avant dans la boue et la tourmente des roseaux

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte