Fingebat


Allons à l’essentiel.
Allons à cette substance de vérité qui traverse l’éphémère

Il disait que tout est là, indécidable, entre la plume suspendue et le livre, dans le silence des paroles – le savoir surpris dans les signes – dans le regard tourné vers cette fuite des lumières

Ce que conter veut dire, c'est de poser dans la lumière une stupeur

Les caissons représentés qui sont ceux de l'école réelle, l’autel et l'alcôve (l'alcôve d'or, sanguine sur le mur et l'ombre d'un christ à bannière) se tiennent substantivement dirais-je, dans la même clarté
Noir sagittaire ou miracle inaperçu. Ils se font face et sont prêts de disparaître, plus écoutant que regardant, l'un et l'autre dans son geste
Sur l'étagère, une collection de bibelots, de livres, une statuette de femme, qui valent autant que le nombre des années

Il y a dans le pays de sa pensée une île, un concentré de mémoire pour les siècles à venir

Les portes enfin sont ouvertes. Le rideau se lève sur des instruments de mesure, des instruments de pesées : temps et cuivres. Une sphère armillaire tourne au-dessus, l'encre s’accumule sur les tréteaux – Ce lettorin prodigieusement vide, garni de cuir et clouté de laiton est la roue des lectures

Sabliers jetés, les livres de musique, populaire et divine
La fenêtre du savoir répond à la fenêtre du jour annonciateur, coffre lumineux rempli des pointes effilées des ombres
C'est l'évidence si le petit chien frisé d'hermine regarde aussi

Vittore Carpaccio
La vision de Saint Augustin
(1502-1507)
Venezia, Chiesa di San Giorgio degli Schiavoni

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte