Trop de gens...


Trop de gens se sont enfuis – Dehors il pleut, leur mauvais sang les a trahis, les gens ont relevé leur col et sont partis

Le vent a soufflé sur les bords il t’a surpris. Tu ressens un léger filet d’air sur ta peau, tu frissonnes – un court laps de temps.

Referme la fenêtre, repousse la potence, résigne-toi. Ce n’est qu’un peu de jour accroché aux rideaux de la fenêtre, il y a

Quelque chose qui refuse chez toi, un rejet de l'extérieur, le besoin d'un écran. La vitre essuie la rue, éponge l'incivile, sa présence importune

La haie, l'arbre aux écureuils, la lampe et le carré de cour ont basculé dans un éclat

Chacun reprend sa place s’installe dans l’immuable, chacun recommence à réfléchir, à creuser le silence, à noiseter son nid.

… décompter les minutes

Lentement la pluie sur le toit retourne un sablier

Hibou ou Ubu ?
Gravure d'Alfred Jarry (1894)

Paru dans
Les minutes de sable mémorial 
-
Chapitre : Les paralipomènes
*
Alfred Jarry
le texte complet...

Oiseaux


 
Wilfredo Lam (1960)

L'oiseau, 
de tous nos consanguins 
le plus ardent à vivre...
*
Saint-John Perse


L’oiseau, de tous nos consanguins le plus ardent à vivre, mène aux confins du jour un singulier destin. Migrateur, et hanté d’inflation solaire, il voyage de nuit, les jours étant trop courts pour son activité. Par temps de lune grise couleur du gui des Gaules, il peuple de son spectre la prophétie des nuits. Et son cri dans la nuit est cri de l’aube elle-même : cri de guerre sainte à l’arme blanche.




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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte