Affins


L'été a chuté par la fenêtre
a décliné de désespoir
la fenêtre grande ouverte
on a tout épuisé
tout est consommé
au fond du puits
rien ne reste
plus une

eau

Plus rien à pardonner
plus rien à oublier

que reste-t-il à partager ?

Ne veux-tu pas pleurer
ne veux-tu pas chanter

le soir rougit par la fenêtre
Quelque chose pourrait-il

s’annoncer ici encore
un ailleurs existe-t-il ?

Ma sœur, retrouvons la liberté
que chacun s’accorde à sa mesure

Loïc Le Groumellec
Mégalithes (2004)

Grand Cahier.056.Révolvie.003.L'univers de la chauffe.11

Volver


Allais-je revenir alors que j’étais loin, retourner sur mes pas – vers ces lieux désertés (vers ces lieux détestés ? non) car la vie

même opposée est toujours présente et s’avance cruelle et douce. La vie dévore

la vie pour vivre : c’est toi qui passe, et c'est elle étrange devant toi qui passe, dépité – sans te voir, et peu lui importe puisqu’elle vivra toujours
Toi, encombré de tristesse jusqu’à l’épuisement tu t’éloignes

Ne reste plus que la surface où tu arrives. J’étais là et m’attristais du peu de cas fait par le monde à la paix de cet endroit, affairé qu’il est d’agrandir sans cesse l’espace de son emprise insatiable

Arrivé sur cette lentille d’eau – en vain, je n’avais pu trouver les bons accords
(et tous les sons ouatés par les brumes du temps, m’empêchaient d’avancer,
d’apercevoir une issue)
réglant d’une voix de fausset, la syrinx
cet unique instrument qui te reste, trouvé par hasard au creuset d'un discours, une histoire, service des objets perdus, méprisés – instrument parfait pourtant dont plus personne
ne reconnaît l’usage

Me faudra-t-il pas bientôt de ces lieux déguerpir ?

Voguant dessus les eaux grises (et mortes) quand tout se tait, où plus aucun souffle n’existe poussant ma barque désolée

Georges Braque
Barque à Varengeville (1952)

Grand Cahier.055.Cahier bleu-vert.003.Perditions.17

Intensités


3.
Aspiré par le dehors

je descends la roche des Rames
que la bruyère
recouvre, traverse la rivière et,

saisi par l'inutile énervement du jeu,
les bras battants, me précipite
sous les hêtres d'un versant troué.

Combien de secondes
va‑t‑il falloir attendre
avant le ploc dans le gouffre sans fond ?

Je tire au pistolet de poing,
incohérentes et mortelles
trois balles qui sifflent dans l'air.

L'une d'entre elles
abat dans un éclat de lumière
un triste pluvier. Bourre

de plumes que l'eau de la cascade emporte

Roberto Matta
Fragment de Watchman, What of the Night ? (1968)

Grand Cahier.054.Refonds.004.Section.03

Intensités


2.
On plie le corps contre un bois de charpente.
On blesse le cœur qui cogne trop vite.
La peau va s'érafler. Une écharde,
un peu de sang va pénétrer dans la poussière.
La bouche se ferme et s’ouvre, on halète.
C'est à se mordre la langue

La guerre va s'aggraver malgré les larmes

Les faims et les soifs,
elles vont grossir, elles vont enfler encore.
Les ballons couleur de soleil vont éclater,
ils vont crever.
Qu'il rie, ou qu'il acclame,
qu'il mette à sac tous les édits !

La barre du jardin a versé où l'ortie foisonne

Roberto Matta
The Unthinkable (1957)

Grand Cahier.053.Refonds.004.Intensités.020

Intensités


1.
Je me souviens que nous allions,
l’un à côté de l’autre nous cacher vers les hauts, dans la touffeur des combles.

Brûlante venait la soif,
comme les griffes du Tigre sur une peau tendue, comme une poussière
d'Egypte dans les rayons du sel

L'ascenseur tirait à l'infini les corps patients ; je me souviens que nous mourrions,

que la faim nous prenait aux claires-voies du désir. Chairs tuméfiées sur les parpaings du temps


Roberto Matta
S'unir par les plaisirs (1982)

Grand Cahier.052.Refonds.004.Intensités.01

Semonce


On entend qui se prolonge
une rumeur d'acier dans les faubourgs.
Le soleil ici est bleu
Et la nuit, l’eau
d’un gris sale est verte, une eau
carbonifère.
Ça sent la terre
mouillée

Une violence extrême
délivre la fenêtre
arrache les rideaux

Je cours... L'orage reflue,
je cours vers des champs creusés de fins sillons,
vers le point reposé d'un village,
vers ce gravier jauni à l'ombre des vieux ormes,
vers la fraîcheur des fontaines qui sourdent

Je sais... Mais le temps a passé,
je sais que le chemin croise le chemin
ou se perd,
ou s'épuise alors.

Mais que vienne l'heure
Et du virage hors de prise,
et plein des parfums des fruits du verger,
souffle le vent
qui sèche et tend nos peaux

Antoni Tàpies
Aiguafort
(1988)

Grand Cahier.051.Cahier bleu-vert.003.Perditions.09

Vivre autrement


Il eut été possible de vivre autrement, de jeter plus loin, des étages des regards vers les pavés, à deux pas de loger près des jardins,

la statue du Conquérant

Il eut suffi à un moment, de traverser la place, de heurter le cuivre d'un grand porche. C'eût été plus simple. Il eut suffi d’entrer par cette porte verte (je la vois encore).

Je me rappelle

Une certaine architecture de pierres jaunâtres, de très hautes fenêtres à carreaux bleutés où l'éclair s'enroule, la poussière de vieux soleils contre le mur noirci d'en face.

Les obus d'hier l'auront oublié, je pense

Le cours des choses fut tout autre. Une eau s'est écoulée, une eau mauvaise, grise une fumée. Un flot s’est répandu avec lenteur, pénétrant chacun des jours comme un poison.

Et ne me reste plus maintenant qu’un goût de baies amères dans la bouche

Mais que s'est-il autrefois perdu que je parle d'un ailleurs, de quelque chose qui n'est pas, en aucun cas ne fut...

Louis Rochet
La statue de Guillaume le Conquérant
à Falaise (1851)

Grand Cahier.050.Dispersions.006.Bifurcations.02

Acrobate


Il y a la fenêtre
ouverte de mes yeux et puis
une corde vibrante
à mon oreille

Il n’y a pas d’autres chemins
vers ce que j’aime
– pour monter ou descendre,
il n’est pas d’autre échelle –

Garde mémoire,
le temps s’approche il est vivant,
si les étoiles sont lointaines
et nous oublient

Le monde est coupé en deux
d’un côté les titans et de l’autre les dieux

la vie et les mortels se tiennent
depuis toujours dans l’entre-deux des rêves – à la lisière
de la mémoire et de l’oubli

sur une ligne acrobatique et fragile

Fernand Léger
Les deux acrobates (1942)

Grand Cahier.049.Intérieurs Extérieur Voix.Demeures 23

Le pas


Ce soir par la vitre claire
la campagne est une eau calme
Ce que tu vois n’est rien d’autre
que le ciel qui se retire,

comme une barque chavirée
dans la boue rouge du chemin, rien que des ombres en désordre qui s'avancent,
une fosse ouverte

au creux de noisetiers
N’entends-tu pas venir,
sonore à la lisière,
le pas
comme une promesse tardive,
comme un bouquet d'étoiles
offert à la croisée

Qu’y a-t-il à faire en ce lieu
sinon graver un nom sur chaque pierre, y déplier le jour, le peu de jour obstinément qui reste,
abrupt
en un millier d'ardoises

Aussi ton emblème sera
le visage des sentiers, l'accueil précaire
de leur destin

Giorgio Morandi
Paesaggio con alberi (1929)

Grand Cahier.048.Dispersions.006.Bifurcations.01

Un rire éclate...


Un rire
éclate et se répercute
aux glacis de la croisée, déchire
les airs, va se disperser
dans les rumeurs de la ville

Le soleil en son plein
envahit les remparts

Midi bondit de joie,
franchit la route aux flancs
mûris de noisetiers.
Le goudron fume

Éloignée des soucis,
sur le tendre clapotis des heures,
sous l’accalmie des saules,
une barque
oscille sur le lac

Max Ernst
Calme (1905)

Grand Cahier.047.Cahier bleu-vert.004.Scories.17

Limons


L’écueil
Orbe des provinces le Signe

en retour,
à la fenêtre ouverte le Soir

une barque trace
un fin sillage et s’
éloigne
vers le jeu des enfants,
l’ouvrage qui se Ter
mine déferle

ardent – Sur la joue la brûlure
de midi en écho L’éveil
d’une lente lecture

puis par la brèche du lit défait
L'été des souvenirs
qui viennent

René Magritte
Le soir qui tombe (1964)

Grand Cahier.046.Cahier bleu-vert.004.Scories.16

Arc-en-ciel


Il y eût tout d’abord

Les ressacs et la mer, un souffle une respiration d’écume un ultime souvenir avant que les commencements ne se découvrent les libres étendues de la plage

Le bruit d’une aile

Peu à peu s’éleva sans qu’il y paraisse une force légère parmi les lambeaux du vent – qui ne dit ne sait pas vraiment, balbutiante une visée vers des lointains un

Arc-en-ciel

Situé clairement dans sa rigueur et sa beauté car pour tous il manifeste une portée commune, et n’en demeure pas moins à jamais inatteignable

Flèche en terre

Ne ressort-il pas de ces significations échafaudées, preuves sédimentées du cœur impressible, qu’il faille revenir au fait déclencheur et réitérer

Puis le puits

Au bout du compte et le goût rassis dans l’âme, le jour qui se creuse. Il y a tant de temps passé tant d’énergies rassemblées dans les grands espacements du vide

Où la lune se mire

Sonia Delaunay
Arc-en-ciel
(1914)

Grand Cahier.045.Cahier bleu-vert.001.Ebauches.012

Le voile, l'éclaircie, la motion


L’œil voit…
Depuis l’œil vers l’intérieur de la lumière

Nous ne connaissons que par le toucher de la lumière. Mais où est l’œil, où est la lumière ?

Et s’il existe quelque chose – qui en douterait, c’est cartésien, capitaine au coin du feu enfermé dans l’hiver – si le pouvoir du dehors fait son nid dans l’œil,

d’où tient-elle son possible la lumière ?

Le monde aujourd’hui se tait, le monde en ce moment est silencieux. Le temps passe il est nombreux.
Une parole nous vient peu à peu de ce long mutisme, patiemment retravaillée, une phrase qui parle et nous traverse

Arrivée trop tard malgré tout, avec un train de retard

Pourquoi de ses propriétés vouloir la déloger ? Ici d’habitude il y a tant d’occupations !
Pourquoi la laisser s’enfuir elle qui nous manque aussitôt, pour être ainsi touché

au cœur... Dans les plis de lui-même sans cesse évadé, reflet chatoyant – multiple aimanté – au point de son propre cercle un rien rongé sur les bords

La nature a submergé le monde, venue des confins, des quatre points cardinaux, démentielle, elle
hume l’air frais
comme un grand chien noir jappant, sautant

tête dressée par-dessus les joncs de la rivière, ivre toujours dans son exubérante affirmation

Irving Petlin
Ensor à Jérusalem
(1989)

Grand Cahier.044.Intérieurs Extérieur Voix.004.Demeures.22

La colline


La colline est, visage défait, batailleuse.
Les premiers regards vont à la fenêtre ouverte

Ce sont des herbes pour tourment
(fraîches larmes)
D'entre elles, une alouette monte

O palpite sertie dans la clarté de l'air !
Tous les camps de la nuit se retranchent en bas
dans la broussaille

Ce matin c'est le sacre du jour. Le toit bleu,
l'abri de qui attend, amasse l'or du ciel
Chuta Kimura
Le jardin vert
(1975)

Grand Cahier.043.Révolvie.001.Les effets de l'aube.09

L'espérance au jardin s’éternise


Sur le couvert des ardoises qui s'incline,
La griffe d’un oiseau de neige s’endort.
Les corbeaux d’hiver accentuent le contraste,

Leur livrée triste s’agace au bord du toit.
Une cheminée fume. Quelques brindilles
Vont - encore un temps - crépiter dans les flammes,

Rendre l’or d’un été excessif

Les bois de l’hiver ont noirci les chemins,
Les chemins ébouriffés et creusés d'ombres.
Sur la gouttière la neige tourbillonne.

Un souffle très léger de plumes se pose.
Par la lucarne se profile les arbres
Ou la clôture du jardin. La barrière

S'ouvre sur un ciel plus sombre encore

Afro Basaldella
Jardin de l'espérance (1958)

Grand Cahier.042.Révolvie.002.Maisons de verre.10

Convives


On a redistribué les bancs,
recherché des lieux de fraîcheur à la ronde, prolongé la table au mieux
– on s’est tourné vers le dehors

La nappe flotte dans les airs, les miettes se dispersent, c’est un déhanchement d’idées qui dansent
– la nappe claque dans le vent, la nappe éblouissante

L'été brûle à midi dans les cours de cuisine

On a laqué les murs d’un coq, d’un rouge photophore, ciré les murs

L’arrière-cour a blanchi
de tout son poids de graviers

Des guêpes boivent, avides au sang des plats. Chacun discute avec force, animé par cette bousculade

– A la fin du repas quelqu’un
s’emporte. Il va crier.

Serré trop fort, un verre se brise.
Morceaux dans le creux
d’une main

Pierre Bonnard
Carafe, Marthe Bonnard avec son chien
(1915)

Grand Cahier.041.Cahier bleu-vert.001.Ébauches.11

Tu es, printemps d'or...


Tu es, printemps d'or
Vêtu d'éclats, de glace et d'eau,
Mon souvenir.
Tu es printemps, grandi de belle humeur
Au vert village de Normandie

Comment pourrais-je t’oublier ?

Le jour s'étonne en suivant le ruisseau.
C'est un endroit désert. Les champs
Sont barbés d'orge,
Ils sont monde et perle, ils sont beaux.
Le givre est dans la pierre

J'entends le clocher carré qui tinte

Sous le ciel dégagé, là-haut,
Une frayeur tourne sans cesse –
Le temps a blanchi, vivifié, lumineux
Un merle éperdument va siffler
Des bois rougis

André Lemaitre
Paysage normand (1975)

Grand Cahier.040.Révolvie.001.Les effets de l'aube.06

L'oeil


L'œil
est à la cime du ciel
un poids d'eau florissant

L’étable fume,
les bêtes reniflent dans la chaleur des pailles –

corps luisants blottis sous l'abri

Drue,
l'herbe pousse comme l'ennui,
comme un long tambour sur les toits,
comme une horloge qui bat,
où dormir

Serge Plagnol
Fugues - Exposition Bordeaux
(2018)

Grand Cahier.039.Révolvie.001.Les effets de l'aube.08

Garnisons de l'aube


La vitre est froide ce matin,
reblanchie d'un peu de buée.

Des copeaux s’entassent dans un coin,
des paquets d’ombre

Toutes nos affaires
au sol sont en désordre.

Un pan entier du jour a jeté sur la table
ses cahiers gauchis de lumière

Ce sont des battements contre la vitre,
coups de bec ou bien coup d’ailes.

Le pied vacille. Tu t’avances
tu es seul à compter les carreaux de grès

Jean Hélion
Espaces bleus
(1936)

Grand Cahier.038.Cahier bleu-vert.001.Ébauches.010

Haut & Bas



Ton pas s'en va dans l'ombre du feuillage
L'épouvante comme
un trait qui chante, aigu et noir
traverse tout le siècle
Le soleil est une cage de poussière
oiseleur, un feu de la mémoire
sur les talons du chemin 

*

Entre les herbes, une eau de glace,
urgente, précisément
coupée dans la lumière
avec un fin limon d'os,
de graviers blancs,
une eau, peut-être la mère d'un fleuve,
délie ses longs doigts d'or



*

L'oiseleur

Quand l'oiseleur fut pris au piège
On entendit l'oiseau prier
Pour que l'homme fut libéré
Quand l'oiseleur en liberté
Eut saisi l'oiseau dans le piège
On entendit l'homme chanter
En tuant l'oiseau dans la neige

Maurice Carême

Les lendemains


Il y a inévitablement un jour une voie une issue une porte qui s'ouvre.

On regarde au travers, on s'étonne un peu. On ne voit que la terre (elle est jaune) le chemin la poussière.
On s’éloigne

L’horizon est le rêve tissé d’un linon blanc dans le bleu du ciel. L’avenir est incertain comme une aube voilée dans les brumes

Il y a inévitablement un jour une vue un enfant arrêté brusquement dans sa course

Le ciel est vide, le ciel est aussi glacé que l’eau des fossés. Surpris, il a cessé de jouer. Il a jeté le caillou, changé d’avis, oublié la rime quelle était la raison

Et puis joyeusement il a repris sa course

Cette année révolue est un
pantin de paille, une roue qui se brise, un pauvre jouet perdu – jouet failli blessé – qui ne tournera plus ne pourra plus jamais tourner

Antoni Tàpies
Cartografia
(1976)

Grand Cahier.036.Cahier bleu-vert.003.Perditions.08

Les effets de l'aube


J‘aime quand s’éveille la ville
M’en aller chercher le premier
Le long des rues tranquilles

Un moment les effets de l’aube
C’est une fenêtre qui s’ouvre
Juste au-dessous du ciel

C’est un matin acide et frais
Qui se ranime sur les toits

Jeu d’ombre et de lumière
La nuit s’éloigne

« Joli museau de Zibeline
De tes bras blancs

Écarte les volets
joyeusement »

Draps blancs défaits
Le jour respire

Robert Delaunay
Les Fenêtres simultanées sur la ville
(1912)

Grand Cahier.035.Révolvie.001.Les effets de l'aube.04

Celui qui s'en va, celui qui reste


De celui qui s'en va que dirai-je ?
S'il est parti, c'est pour trouver,
une chose ou l'autre, légère et dorée
à la manière d'un insecte,
une pince au cœur qui l'aura bousculé

C'est pour prendre le chemin roulant
de ses rêves. Il ira jusqu’au bout
malgré la douleur qui le taraude, il s’y rendra
quand bien même il boiterait.
Longue, incertaine est la route sous les talons

Mais pour celui qui reste s'impose,
la lutte et le maintien
avec l'arrière-plan des souvenirs assumés.
Le rabat du dedans,
le labeur qui macère

Et cet homme penché, attentionné
au rythme de la phrase,
de sa fenêtre où scintillent des lampes, aura toujours
entre des murs chargés de bleus, signes du soir
comme un goût de miel sur la langue

Jean Fautrier
Tête d'otage
(1944)

Grand Cahier.034.Refonds.008.Syllabes.04

Articles les plus consultés


à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte