Convives


On a redistribué les bancs,
recherché des lieux de fraîcheur à la ronde, prolongé la table au mieux
– on s’est tourné vers le dehors

La nappe flotte dans les airs, les miettes se dispersent, c’est un déhanchement d’idées qui dansent
– la nappe claque dans le vent, la nappe éblouissante

L'été brûle à midi dans les cours de cuisine

On a laqué les murs d’un coq, d’un rouge photophore, ciré les murs

L’arrière-cour a blanchi
de tout son poids de graviers

Des guêpes boivent, avides au sang des plats. Chacun discute avec force, animé par cette bousculade

– A la fin du repas quelqu’un
s’emporte. Il va crier.

Serré trop fort, un verre se brise.
Morceaux dans le creux
d’une main

Pierre Bonnard
Carafe, Marthe Bonnard avec son chien
(1915)

Grand Cahier.041.Cahier bleu-vert.001.Ébauches.11

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte