Retour en terre


L'heure est triste, en vérité. Il en est ainsi depuis toujours quand l'heure avance. N’être pas là, ne pas y être, n’être pas né serait bien mieux – en dernière extrémité

Mais depuis peu, je regarde et je sais, avec une roue dans le cœur qui commence à tourner, le lieu maintenant où nous sommes

Avant qu’elle ne revienne, il en faudra des cent, des mille et des mille à tourner autour de l'astre, tourner autour de ce point de lumière si paisible dans la nuit

Avant que l'herbe ne repousse, l'infime regain des mots qu’on a perdus, qu’on a oublié depuis longtemps, l'héliotrope des mots qui ressortent des êtres

C’est ainsi que j'ai vécu, progressant parcourant cette disposition, depuis toujours dans l'obsession que j’en avais, sans aucune haine en vérité, lentement, jusqu’à ce qu’il soit l’heure

Pierre Alechinsky
Niveau d'eau I V XII IV
(2013/2014)

Grand Cahier.325.Refonds.008.Syllabes.13

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte