L'heure est triste, en vérité. Il en est ainsi depuis tou- jours quand l'heure avance. N’être pas là, ne pas y être, n’être pas né serait bien mieux – en dernière extrémité
Mais depuis peu, je regarde et je sais, avec une roue dans le cœur qui commence à tourner, le lieu maintenant où nous sommes
Avant qu’elle ne revienne, il en faudra des cent, des mille et des mille à tourner autour de l'astre, tourner autour de ce point de lumière si paisible dans la nuit
Avant que l'herbe ne repousse, l'infime regain des mots qu’on a perdus, qu’on a oublié depuis longtemps, l'hélio- trope des mots qui ressortent des êtres
C’est ainsi que j'ai vécu, progressant parcourant cette disposition, depuis toujours dans l'obsession que j’en avais, sans aucune haine en vérité, lentement, jusqu’à ce qu’il soit l’heure
Pierre Alechinsky Niveau d'eau I V XII IV (2013/2014) |
Grand Cahier.325.Refonds.010.Syllabes.14