L'épervier


Mario Prassinos
Tapisserie de l'atelier Suzanne Goubely (Aubusson)
d'après le carton « Cherchez l'oiseau »
(1956)

L'épervier, que lui importe, n'est pas un homme.

Il chasse, il chasse l'oiseau, il se mange. Battent ses ailes, battent rapides ses ailes arrondies.

Assipiter nissus, zagaie dans les planches du vent, gris-bleu sombre délavé de fauve.

Tu es chez toi, je te décris : sourcil blanc étroit ou absent, rouge orangé sur les joues et les flancs. Ta femelle est grande, tes petits sont grands, de liserés roussâtres dessus, barrés de bruns plus larges dessous. Tu aimes les pins, les lieux secs, et la résine pour ton nid.

Étincelle au soleil, alternant, ailes à demi-repliées, les séries de coups dans l'air et, œil scrutateur, les longs vols planés.

Pourquoi craindrais-tu l'homme, tu vas dans ses jardins, furtif, toujours aux aguets, tu t'y avances.

Si l'on te voit, c'est la panique,
Épervier !

L'oiseau, 
de tous nos consanguins 
le plus ardent à vivre...
*
Saint-John Perse

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte