Sans cesse


Que te disent l'os et l'écaille de la tortue piquetés par le feu, Prince, quelle est cette voix qui s’éveille par le travers des signes, aussi neuve que le jour renaissant à chaque fois de ses cendres ?

Le sens aux multiples visages, le même sens, qu'il s'accorde alors, tels ces chiffres sur le socle gravé d'une statue de la déesse dans les grottes d'améthyste

Aujourd'hui que rien failli ne peut plus rien retenir, le temps échappe à toute prise. Qu'est-ce donc là qui bat l'heure à n'en plus finir ? Comment pourrais-tu résister ?

Tiens ta langue, compte les syllabes, tu dois en ajuster précisément le rythme

Un homme peut bien mettre de l'ordre dans ses papiers : d'abord qu'il paye ses quittances ! vider les tiroirs, balayer devant sa porte. Il peut écrire un dernier mot avec de l'encre

Il aura préparé son départ. Les rails, la gare, là-bas la neige

Jean Fautrier
L'encrier (de Jean Paulhan)
(1948)

Grand Cahier.147.Refonds.008.Syllabes.01

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte