Ni principe qui le produit, ni recette savamment concoc- tée, il est sur terre unique et toujours
renouvelé – multiple.
Herbes et fruits ne le nourrissent point. Il en est le verbe et le reflet, son plus parfait miroir, lui qui vit de la douceur des larmes, de l'amome poivré, de l'encens
Comme une horloge réglée pour des siècles, au temps venu, de son bec et de ses ongles il construit
sur un chêne chez nous son nid, ailleurs sur un palmier et son poids n'est rien si ce n’est le lent balancement d'une palme, une datte dorée, l'huile et le sucre des pays du Sud
Il y met, y rajoute une couche de cannelle : de ces brin- dilles de nard appréciées des anciens. De la myrrhe, des morceaux de cinname
Il s'endort dans le feu des parfums
Mais toujours il renaît, à lui-même toujours égal, jeune braise au milieu des cendres grises
Quand le temps sera venu de la tombe et du berceau, à la force de ses ailes, il ira porter l'offrande jusqu’aux portes du soleil
L’oiseau benou, phénix d’Héliopolis tombe d’Inerkhaou - Thèbes, Égypte (XXe dynastie) |
Grand Cahier.346.Refonds.007.Vols 08
L'oiseau,
de tous nos consanguins
le plus ardent à vivre...
*
Saint-John Perse
de tous nos consanguins
le plus ardent à vivre...
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Saint-John Perse