Décours


Entre la falaise et la plage de galet, nous suivrons les pas du chemin qui tourne, ses talus jaunis de primevères

Nous comprendrons son désir lorsqu'il ferme sur nous sa veste de buissons aux poches pleines d'oiseaux

Nous descendrons, le pied posé au vif sur les mar- ches des grandes laveries,
Cueillir des coquillages nacrés les plus luisants

Mais séchés dans nos mains leurs couleurs s'envo- leront et ne restera sur notre cœur qu'une poudre de tristesse

Gardant avec ferveur la somme des accords passés, ce qu'il nous fut donné d'entendre, nous irons à cet amer où le chemin s'efface

Et nous verrons si nos yeux savent à même la pierre ouverte, au livre des flots,
Patience et force d'éternité, lire

Henry Moret
Île de Groix, Pointe de l'Enfer
(1896)

Grand Cahier.139.Refonds.007.Mers.04

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte