Si elles n’existaient pas, il faudrait les inventer. Nous n'avons apporté qu'une substance mauvaise au moulin. Nous ne croyons plus comme autrefois les reconnaître en un regard, passé le seuil des larmes délicieuses. Nous voudrions, après avoir bien réfléchi et ressenti le poids de tout ce temps de silence et de solitude, trouver au bord des mots des choses très légères – des ombres qui filent sur la route, des fumées d'herbes près du talus, des bruits tranquilles, des grappes de fleurs minuscules et sucrées. Comme une voix qui vibre et qui s'apaise et qui s'accorde avec elles
(Nos pensées sont tristes et le songe est amer au cœur qui nous renverse)
Jean Fautrier Bouquet (1928) |
Grand Cahier.403.Refonds.010.Syllabes.09