Pister


Combien de chemins seulement sont invisibles. Inaperçus, combien perdus malgré cela

Je peux suivre une trace obstinément
sans me tromper jusqu'à des berges de sable,
contourner le rocher rouge,
cueillir un coquillage, une tige d'eau verte.

Selon l'humeur,
poursuivre s'ils traversent
ou renoncer.

Je peux me retirer vers des lieux
aimant l'ombre où le silence repose,
fouler la mâche des feuillages,
débusquer de leur tanière de vieux soleils

Beaucoup de chemins où je vais sont invisibles. Aimés, tant désirés malgré cela

Jean Fautrier
Tourbes
(1959)

Grand Cahier.032.Refonds.008.Syllabes.03

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte