Garnisons de l'aube


La vitre est froide ce matin,
reblanchie d'un peu de buée.

Des copeaux s’entassent dans un coin,
des paquets d’ombre

Toutes nos affaires
au sol sont en désordre.

Un pan entier du jour a jeté sur la table
ses cahiers gauchis de lumière

Ce sont des battements contre la vitre,
coups de bec ou bien coup d’ailes.

Le pied vacille. Tu t’avances
tu es seul à compter les carreaux de grès

Jean Hélion
Espaces bleus
(1936)

Grand Cahier.038.Cahier bleu-vert.012.Ébauches.008

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte