L'inutile


Écrit-on une chose une seule une fois

Le peu de choses qui nous tient à cœur, peut-être une motion perçue, autrefois entrevue sur un chemin des écoliers, qui va prendre une vie, et pour des années nous laisser désemparé sur le bord, affublé à chercher le nom. On affabule

Dès les premiers coups de vent le chapeau s'envole. Ces brindilles qu'on amasse ont-elles un sens ?

On dérange, on bouscule en vain, l'immensité réduite à rien, on se déplace. L'heure a passé. Il se fait tard. On est gagné par la fatigue, on étouffe à regret un dernier bâillement

« Allez petit, à quoi ça sert de se frotter les paupières ». On s'endort, il est temps

Jean Fautrier
L'Homme qui est malheureux
(1947)

Grand Cahier.379.Refonds.008.Syllabes.15

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte