Quand le soleil eut brisé la vitre...
Comme un souvenir ancien, comme une idée du pre- mier jour, lente une eau grise et froide, une eau de neige envahit le chemin
– La mer a monté jusque-là, route mouillée
Les mâts balancés, la voile ronde, flaques et talus font un paysage. Le ciel est de glace, batelier muet. Il fait un froid certain. La boue colle au talon, il faut un effort à chaque pas
Le soleil en ressac éclabousse la route
De jeunes ormeaux sans tête sans bras s'alignent, s'en vont droits se perdre jusqu’à cette cassure. La terre est morte à l'horizon, la terre
Aux abords d'un chemin venteux, s’effondre ; s'ouvre la plaine, l'étendue de la ville avec son poids de pierres
On entend, cela vient se briser, le bruit des ateliers, d'un garage aux portes rouges – le travail du fer, bruits des jardins ouvriers, pépiements, draps qui claquent. Rien
La route basse et droite continue vers le centre probable. C'est un après-midi calme qui se perd et la ville imperceptiblement s'étire
Jacques Villon Paysage aux environs de la Brunié (1959) |
Grand Cahier.001.Cahier bleu-vert.012.Ébauches.01