Nous ne savons penser...


Nous ne savons penser qu'avec des bouts de langue, à chacun de leurs termes, rongés par l'ombre et par l'oubli

Haies de papyrus accrochées dans les eaux troubles – faisceaux de tiges abritant tout un monde sauvage – triangles dénoués en thyrse de jeunesse

Mainte fois battues, Jadis, sur la table mouillée, lamelles croisées que blanchit le soleil, vous receviez des hommes affairés la marque pour les siècles

Le halo d'une faible lanterne sur la rampe du fleuve s'avance. Ce n'est qu'une petite barque égyptienne, silencieuse dans la nuit, extrêmement étroite et fragile. Tous les mots qui précèdent ont sombré, lentilles d'eau qui s'écartent, insaisissables, fuyantes sans fin

Jean Fautrier - Composition
(1958-1960)

Grand Cahier.160.Refonds.008.Syllabes.00

Articles les plus consultés


à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte