Au gré des déplacements


D'abord on a senti une odeur plate, une odeur de fleuve qui venait par le milieu d'une terre d'argile craquelée.
Ensuite on a roulé en soulevant de fines poudres de velours.
Le ciel, avant d'atteindre à la fraîcheur de l'eau fauve, se mit à crier une note très aiguë d'oiseau.
Enfin, on descendit vers la berge et ce fut la Loire, le beau nom féminin de Loire, clair et ouvert.

Va-t-on s'arrêter ? On s'arrête, mais non c'est
L'horizon des bancs de sable et des remous qui vous arrête.

L'eau parfois y pèse un certain temps puis se retire. Étonnées, les herbes sauvages se relèvent, s'ouvrent de larges espaces

Comme délaissés par le pinceau de Ni Zan

Ni Zan
(倪瓚, 1301–1374)

Grand Cahier.281.Refonds.006.Verger des eaux.10

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte