La feuille


Qu'il soit prorogé dans le lit de l'air ou non, le chant de l'alouette est hors d'atteinte. C'est un souffle qui cligne là-haut

Penchés sur la feuille sans visage, disant les mots d’une voix blanche

Prenez, allez jusqu'à la ruine. Le piège est à placer dans les gorges du loup. Ses mâchoires vont se fermer

Sur ceux qui saignent, et ceux qui hurlent, ceux qui s'avancent en silence des roseaux et offrent prise aux vieux désirs

Aux ombres plus anciennes, les glissantes lumières du palus des morts, les hommes de chiffons

Penchés sur la feuille sans miroir, gageant leurs mots à fond perdu

Antoni Tàpies
Creu i R
(1975)

Grand Cahier.408.Refonds.010.Syllabes.18

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte