Illipé


Pendant la saison des commencements
Des pâles fleurs des corolles, ses yeux
Sont éblouis de soleil. Du réel
Il ne distingue, ou du rêve ou du rien
Il est pressé d'arriver à lui-même
Il suffit d'un souffle léger de vent
Pour qu'il s'anime. Il ne veut pas le perdre
Le trésor, au poing serré de son être
Il va trop vite et parle obscurément

Cet arbre aux fruits n'est qu'ignorance
À la source des larmes qu'il apprenne

Jean Fautrier
L'arbre vert (1942)

Grand Cahier.029.Refonds.008.Syllabes.09

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte