Tout une fois


Au creux du jour, il repose, immobile, insoucieux, nuque appuyée contre le bois d'une solive. Il dort.

L'horizon s'est éloigné, il n'y a plus que l'air et l'eau, une ligne ouverte et monotone. Il se tient seul, remuant les lèvres sans rien dire –

Et le temps passe indifférent qui sasse et qui ressasse –

Une barque se balance sur le miroir du vent. Parmi les feuilles froissées d’automne, une feuille retombe.

Replié sur lui-même à lui-même semblable, il ne veut pas ouvrir les yeux, il ne veut pas se retourner.

Parfait amant, perdu dans l'ombre, il ne fait que dormir. Jamais ne se réveille, si fort que soit le bruit du monde.

Cy Twombly
Couronnement de Sesostris
(2000)

Grand Cahier.027.Refonds.006.Verger des eaux.12

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte