Échappée


Il sonne à l'orée chavirant, lourd et tardif sur les campa- gnes de clair repos,
le pas

Promesse quand la croisée nous offre son bouquet d'étoiles, aux noiseraies du calme cœur, d'une vêture.

Mais s'il nomme le lieu
qui le dispose à graver son nom quand les pierres fleurissent en mil ardoises,
lui, le décidant qui déplie le jour, abrupt ;
l'Hôte
qui, sur le seuil de la maison, nous reçoit.
Où prend-il sa stature ?
La terre en ce temps baye et le ciel dévide. Chaque pas frayant est un risque.

Aussi ton emblème sera le visage des sentiers. Effort et joie. L'accueil précaire de leurs destins.
Rien jamais ne s'achève, le dieu est bref.
Une échappée –
simple pas de danse, sous le ciel de la terre, –
de l'homme.
Toujours il se retire.
Écoute et regarde. Il faut garder mémoire. Sauras-tu venir à sa rencontre ? Sauras-tu répondre à sa brusquerie ?

Et sur les campagnes sonne le pas. Entre deux ciels d'orage, l'oiseau chiffre les soleils prochains.
Et le cœur patiente. Et le cœur s'atourne.
Au levant d'une force, un monde se rassemble, ouvrir les lèvres à hauteur de source, boire et le corps vivifié, citer les prodiges vus, inventer les nouveaux luxes,
cela sera notre gloire.

Et remercions le temps car nous sauvons notre éternité.

Enfin que selon sa guise le cœur agisse.

Vassily Kandinsky - Paysage avec pluie
(Blaue Reiter - 1912)

Grand Cahier.631.Cahier bleu-vert.001.Ébauches.02

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte