Tête saoulée, éblouie, je vois la ville un peu qui s'éloi- gne et laisse derrière moi le port s'ouvrir à ses poignets de mer
En suivant le chemin des Douaniers, le vent de sable et de sel s’est mis à chanter. Je pars vers n'importe où, l'océan est sans limites. Je largue les amarres, je somme les escales, je jette vers les hauts
Une stance (une stance ou deux) tiendront-elles ?
Le soleil retombe dans les champs, la côte disparaît. La lune se lève à l'horizon. Le silence
Va revenir, c'est certain, comme un mauvais automne qui s'étire, plein d'ombres sur le pré. Il suffit de franchir, de passer la barrière. Le gui ronge de vert les bois tors du pommier ; toutefois, je me dis que les pommes sont bonnes. Je m'arrête saisi, je tourne sur moi-même
Balancés en tous sens, couverts de froides buées, ces mâts décharnés le long de la jetée, jamais ne partiront.
Georges Seurat Port-en-Bessin, avant-port, marée haute (1888) |
Grand Cahier.064.Refonds.009.Mers.09