Vivre autrement


Il eut été possible de vivre autrement, de jeter plus loin, des étages des regards vers les pavés, à deux pas de loger près des jardins,

la statue du Conquérant

Il eut suffi à un moment, de traverser la place, de heurter le cuivre d'un grand porche. C'eût été plus simple. Il eut suffi d’entrer par cette porte verte (je la vois encore).

Je me rappelle

Une certaine architecture de pierres jaunâtres, de très hautes fenêtres à carreaux bleutés où l'éclair s'enroule, la poussière de vieux soleils contre le mur noirci d'en face.

Les obus d'hier l'auront oublié, je pense

Le cours des choses fut tout autre. Une eau s'est écoulée, une eau mauvaise, grise une fumée. Un flot s’est répandu avec lenteur, pénétrant chacun des jours comme un poison.

Et ne me reste plus maintenant qu’un goût de baies amères dans la bouche

Mais que s'est-il autrefois perdu que je parle d'un ailleurs, de quelque chose qui n'est pas, en aucun cas ne fut...

Louis Rochet
La statue de Guillaume le Conquérant
à Falaise (1851)

Grand Cahier.050.Dispersions.006.Bifurcations.02

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte