Haut & Bas


Un signe d'encre oiseleur
dénote l'infini

*

Ton pas s'en va dans l'ombre du feuillage
L'épouvante comme
un trait qui chante, aigu et noir
traverse tout le siècle
Le soleil est une cage de poussière
oiseleur, un feu de la mémoire
sur les talons du chemin

*

Entre les herbes, une eau de glace,
urgente, précisément
coupée dans la lumière
avec un fin limon d'os,
de graviers blancs,
une eau, peut-être la mère d'un fleuve,
délie ses longs doigts d'or


L'oiseleur

Quand l'oiseleur fut pris au piège
On entendit l'oiseau prier
Pour que l'homme fut libéré
Quand l'oiseleur en liberté
Eut saisi l'oiseau dans le piège
On entendit l'homme chanter
En tuant l'oiseau dans la neige

Maurice Carême


Grand Cahier.037.Refonds.006.Haut et Bas.00

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte