Acrobate


Il y a la fenêtre
ouverte de mes yeux et puis
une corde vibrante
à mon oreille

Il n’y a pas d’autres chemins
vers ce que j’aime
– pour monter ou descendre,
il n’est pas d’autre échelle –

Garde mémoire,
le temps s’approche il est vivant,
si les étoiles sont lointaines
et nous oublient

Le monde est coupé en deux
d’un côté les titans et de l’autre les dieux

la vie et les mortels se tiennent
depuis toujours dans l’entre-deux des rêves – à la lisière
de la mémoire et de l’oubli

sur une ligne acrobatique et fragile

Fernand Léger
Les deux acrobates (1942)

Grand Cahier.049.Intérieurs Extérieur Voix.Demeures 23

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte