Semonce


On entend qui se prolonge
une rumeur d'acier dans les faubourgs.
Le soleil ici est bleu
Et la nuit, l’eau
d’un gris sale est verte, une eau
carbonifère.
Ça sent la terre
mouillée

Une violence extrême
délivre la fenêtre
arrache les rideaux

Je cours... L'orage reflue,
je cours vers des champs creusés de fins sillons,
vers le point reposé d'un village,
vers ce gravier jauni à l'ombre des vieux ormes,
vers la fraîcheur des fontaines qui sourdent

Je sais... Mais le temps a passé,
je sais que le chemin croise le chemin
ou se perd,
ou s'épuise alors.

Mais que vienne l'heure
Et du virage hors de prise,
et plein des parfums des fruits du verger,
souffle le vent
qui sèche et tend nos peaux

Antoni Tàpies
Aiguafort
(1988)

Grand Cahier.051.Cahier bleu-vert.003.Perditions.09

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte