Une heure


Il existe chaque soir une heure au moins, si l’on y prête attention, vague et solitaire, une heure à surseoir

Quand la poussière des souvenirs amassés de tant d’amis à sa manière s’est figée

Une heure dans la pénombre des volets fermés, au temps suspendu, quand les meubles prennent vie, parlent et grandissent

Qu’on n’y prenne garde. C’est aussi vrai que sont vrais les contes pour enfants qui n’en finissent jamais

Marguerite Gérard
L’Élève intéressante, détail
(1786)


Grand Cahier.302.Dispersion.019.Baumes et regrets.10

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte