Domaine


L'automne, ses jardins mourants sous les lourds édredons de cendre et plumes d'eau, l'automne a ses pensées de neige

Après la traversée des bois,
du pré qui dégringole et qui
débouche inexplicablement

sur une route envahie de verdure, on est arrêté pour un instant par une grille aux épis de rouille, dont l’usage est perdu depuis longtemps

Une maison surplombe la colline, on arrive devant un nombre incommensurable de fenêtres., la façade est cassée de blanc, il n'y a plus rien qui veille, pas la moindre lumière.

(Pour un peu l'on entendrait
les airs d’un bal au salon
La toupie du temps s’affole)

Des nuages gris là-haut, parcourent le ciel entier. Entre eux, un vide à vous donner le vertige, le vide là-haut du grand résonateur

On pousse des portes – à chaque fois sur une absence, un battement se répercute de chambre en chambre. Essaims de mouches, plafond qui bourdonnent

Egon Schiele
Maison avec des bardeaux
(1915)

Grand Cahier.125.Dispersion.006.Bifurcations.09

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte