Sieste


Dormir dans les pannes du temps, quand l'heure indique après les plats, obstinément le chiffre quinze –

Rêver, ne serait-ce qu’un moment, après la becquée de quelques restes, à l'été du livre ou de l'enfance –

Voir, comme est le vin dans le verre

la rouge rondeur du soleil inaccessible, et le soir annoncé, langueurs et fleurs épanouies, dans la chaleur accumulée –

Saules, penchez-vous sur le bord que je songe et repose. Dans ce puits d'eau froide au regard de lune, je ne vois que moi-même –

Flambants miroirs ! De draps, de nappes, frais tendus les ciels sont apprêtés –

Dans la maison des hommes, on attend depuis toujours celui qui va chanter –

Pierre Bonnard
Femme dans un paysage
dit aussi La Sieste au jardin
(1914)

Grand Cahier.313.Dispersions.005.Les filets du temps.05

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte