Oiseau-machine


– Insère la clef dans la serrure et tourne à fond, de gauche à droite afin que le ressort se tende, il chantera, a dit l'empereur du Japon à l'empereur de Chine

– C’est un objet automatique presque parfait. Sa voix est régulière, son avance est très précise et sa cadence. Mais il lui manque, dit-il, un je-ne-sais-quoi ! Et si je voulais humblement te l'expliquer (le démonter, analyser le mécanisme et son réglage, comment sont joués les airs et comment ils s'enchaînent) vingt-cinq volumes n’y suffiraient pas, épais et remplis des kanjis les plus complexes

– Une chose encore – appréciable – compare avec l'original ! Quand il joue il brille d'or, comme bracelets, comme épinglettes

Un soir, le 366ème soir de l'année du rossignol alors qu'il répétait la même chanson pour la 1441ème fois de la journée, on entendit un "cric" venant de l'intérieur, quelque chose sauta : "clac". Les rouages s'emballèrent (tchoc, tchoc, tchoc) et la musique s'arrêta

Illustration d'un conte musical de Lionel Bord
d’après Le rossignol et l’empereur de Chine (1843)
de Hans Christian Andersen

Grand Cahier.242.Cahier bleu-vert.007.Parages.05

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte