Au plus proche


Surprenant, inquiétant
le sentiment qui veut comprendre

J’écris puis me relis, me vois
exigeant lecteur d'une accointance parfaite entre un son et une image, avec l’échappement consécutif du sens, étrange et scandaleux

Il en existe un autre toujours caché sous le premier.
Mais à quoi bon ? Il est bien caché et on l'ignore. S'il se révèle, il est trop clair.
L'un des deux doit disparaître qui va gâcher l'affaire

Je veux dire – rien qui ne se vive, qui ne se peigne en beau désordre, une ligne première… et puis
les autres

Raccourcir les distances, rapprocher l’éloigné depuis longtemps. Reprendre son cadavre, le rajeunir de ses années chaque fois plus nombreuses,
sans rime ni raison, vivre au for des mots,
écrire et décompter sur les doigts de la main, replacer comme il faut parmi ceux d'aujourd'hui, sans le point qui termine

Ernest Pignon-Ernest
Épidémies, Naples
(1988-1995)

Grand Cahier.186.Dispersions.005.Les filets du temps.02

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte