Au caliduc


L’hiver s’avançait très loin dans la saison, l’hiver bousculait la campagne avec rudesse, plus rien d’autre n’existait que l’hiver, plus rien d’autre que la neige

La pièce était déserte en son milieu. Un poêle de faïence chuintait, bleue dans un angle comme une écharde plantée

Il suffisait au locataire de ces lieux de monter les deux ou trois marches que nul panneau n’interdisait – de se retirer du froid pour trouver dans cette zone une loge à ne pas vivre

Le nombre des hommes depuis longtemps s’amenuisait, piétinant la cendre sans rien voir. S’ils s’apprêtaient à disparaître, ce ne pouvait être que par ce goulet malgré la masse incom-mensurable de leurs biens, les yeux salis de suie, le dos courbé

L’un d’eux parfois tombait sur le côté, dans le coin le plus sombre. Il commençait à creuser dans le sillon, à dessiner sans comprendre des formes imprécises, des pentagrammes, une sorte d’alphabet composé de cercles et de croix, laissant glisser lentement une fine poussière entre ses doigts

Winterthurer Kachelöfen

Grand Cahier.114.Cahier bleu-vert.007.Parages.16

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte