Psyché sous les houles


La feuille.
Celle de l'aspen, aussi feuille et suc de l'érable
Celle qui se joue, qui est flamme – ici redite
En tous lieux mille fois
Dans les prairies d'eau et le vert fuseau des peupliers
La petite miroitante qui se retrousse

Au vent, la page
Au lieu-dit perdu de la page
Les mots nombreux sont oubliés, sont repris
Seront imprimés
A peine en pointillés, dans les marges
Et la transparence d'esprit

Le coup d'aile, le battement
Ailes qui battaient, qui tant de fois ont battu l'air
Noires, le signe inlassablement répété
Parmi les jours et les nuits
La chair du rythme l’humus du temps

Le grain, le trésor amassé, le silo de paillettes
Foison du grain de blé
Par quoi cela commença-t-il ?
Géminé, lettre à mordre, si dur sous la dent
Que l'homme, que l'homme à la dent dur
Cailloux de soleil

L'encre !

Tosa Mitsuoki
Érable d'automne aux laisses de poèmes
(entre 1654 et 1681)

Grand Cahier.105.Cahier bleu-vert.004.Scories.10

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte