J’ai pris bien des choses dans mes filets, mal oubliées arrachées de mémoire, de celles fixées aux rochers qui sont comme bernicle –
Pensées volées, belles enlevées à autrui, bernaches prises et reprises, substitués, malaxés les signes du passé des autres –
Non, ce n'est pas rien si j'affiche des emprunts, conscients ou non conscients, mouvements d'eau, jeux d'algues en ressac –
Si je m'habille d'oripeaux, prenant par à-coups des bouffées d'air, mon œil à l'excès bousculé de sentiments exagérés, de lanières à souvenirs –
De ces riens qui ne sont pas les miens, mes vides en-têtes, mes têtes sans nom, bribes de mythes, mes on-dit que j'ose –
Prédateur de faits divers, troques en forme de jujube, littorines littorales, vénus à verrues, menus débris que les sables dévorent
Balthasar van der Ast Nature morte aux coquillages (1640) |
Grand Cahier.347.Cahier bleu-vert.016.Scories.08