Il y eut tout d'abord...


Il y eut tout d’abord la masse irrépressible des eaux qui dévasta le pays,
fouillant de son mufle d'eau
une boue épaisse,
bousculant les arbres les hommes

– en son cours, la densité des pierres, des choses mortes tournoyantes qui s'enfoncent dans l'eau grise

Vint ensuite l'immobilité parfaite des eaux et le ciel dé- gagé, la terre
convalescente
que le reflux laissait pensive,
et l'eau qui se mit
à descendre doucement
du perron

Il y eut un long moment de silence…

Puis un souhait se forma en forme de rose,
et l'oreille d’une église, là-bas s'éveilla, vers le toujours
déjà venu

Antoni Tàpies
Autoretrat amb paisatge
(1987)

Grand Cahier.057.Cahier bleu-vert.014.Perditions.10

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte