On a marqué les chairs au poinçon, souligné d’un bleu délavé la chair des bêtes, empalée aux crocs des fers
Le métal est tâché de sang. Il a séché
Essorillés les mots sont oubliés, leur substance est abî- mée, les mots sont évanouis et disparus, ils sont partis. Ils ont perdu le sens leurs traces d’autrefois sont effacées
Les scies les lames et les crocs fouillent les corps
La jeunesse a brûlé vite ses cartouches, en se risquant dehors elle a rompu s’est endurcie, gagnée par une usure trop forte. Un acide vert lui a rongé l'esprit
L’eau monte vers les hauts puis meurt en buée, éponge les gels, imprègne l'étal d'une odeur putride et tenace
Antoni Tàpies Empremta de mà (1974) |
Grand Cahier.021.Cahier bleu-vert.014.Perditions.06