Carcasse


On a marqué les chairs au poinçon, souligné d’un bleu délavé la chair des bêtes, empalée aux crocs des fers

Le métal est tâché de sang. Il a séché

Essorillés les mots sont oubliés, leur substance est abîmée, les mots sont évanouis et disparus, ils sont partis. Ils ont perdu le sens leurs traces d’autrefois sont effacées

Les scies les lames et les crocs fouillent les corps

La jeunesse a brûlé vite ses cartouches, en se risquant dehors elle a rompu s’est endurcie, gagnée par une usure trop forte. Un acide vert lui a rongé l'esprit

L’eau monte vers les hauts puis meurt en buée, éponge les gels, imprègne l'étal d'une odeur putride et tenace

Antoni Tàpies
Empremta de mà (1974)

Grand Cahier.021.Cahier bleu-vert.003.Perditions.05

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte