De l'autre côté


J’ai rarement le souvenir des jours passés
du temps et des lieux attachés à ces clichés
Les têtes, je les connais les têtes, y compris
la mienne. C’est étrange de les voir ainsi

dans les tons noirs et blancs. Caractère accentué
– une touche jaunie, une froissure ancienne
une impression –, la trace d’un chemin suivi
qui me revient, et me rappelle un autrefois

une chose inattendue mise auprès de moi
là déposée, ne m'appartenant plus en propre
S'agît-il de quelqu'un d'autre, d'une autre vie ?
Cela ne veut pas dire avoir oublier tout

des éternels soleils, dans les jeux de l’enfance
et soudain, les futurs arrêtés, entrevus
les instants absolus, nombreux mais décalés...
Ah ces photographies. Pas une qui soit mienne

Mais que sont-elles qui me touchent et qui m'effraient ?

Joshua Flint
The Banquet
(2016)

Grand Cahier.571.Dispersion.005.Instantanés.17

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte