Casal


Ils se lisent l’un et l’autre et se traversent

Rien ne viendra les séparer, ni les orties inévitables – car peut-on se dire sans endroits sauvages, sans parties où il ne fallut abandonner – ni les souches d'amours
qui furent
vertes,
ni l'armoise vulgaire

Ils se regardent, ils se lisent, et ne se troublent point, ouverts et seuls. Ils ne prêtent
attention à rien d’autre qu’eux-mêmes

Ils s'assoient sur le banc que, plus tard,
la neige va couvrir

Marc Chagall
Les amoureux de Vence
(1957)

Grand Cahier.207.Dispersions.023.Instantanés.05

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte